Extra care : habitat, santé et lien social

Evoquons ici l’extra care : modèle d’habitat pour personnes âgées, popularisé et institutionnalisé par le ministère de la Santé anglais au début des années 2000. Marion Ille-Roussel, doctorante en étude urbaine au sein du Centre de Recherche pour l’Habitat, investie dans la problématique du logement social et du vieillissement, nous parle de cet habitat qui invite à dépasser la dualité dépendance/autonomie.
Extra care habitat senior Angleterre

Pour répondre au vieillissement accru de la population et au souhait d’une majorité de personnes de vieillir à domicile, la « réinvention des lieux du vieillir » s’impose. Depuis les habitats collectifs adaptés aux résidences services jusqu’aux lieux tiers, les solutions alternatives ou complémentaires aux établissements se développent, notamment dans le parc social. Leur spécificité : au-delà de l’aménagement technique, la proposition de services visant à préserver l’autonomie et la qualité de vie des personnes. Mais jusqu’où associer lieux de vie et de soins ? Quel lien social susciter au sein de la résidence, avec l’extérieur ? Illustration avec l'exemple de l'Extra care en Angleterre.

L’« Extra care », qu’est-ce que c’est ?

Marion Ille-Roussel : Les résidences anglaises de logement social sur le modèle de l’Extra care sont réservées aux personnes de 55 ans et plus, avec des revenus compris dans les barèmes du logement social. Celles-ci regroupent des logements indépendants (T1 au T2) ainsi que des espaces partagés dans une résidence adaptée et sécurisée. La proximité avec commerces et services extérieurs du territoire est privilégiée en tant que possible.

Ce qui distingue ce type d’habitat est l’accueil de trois profils de personnes seniors. La première catégorie concerne les personnes autonomes. Elles peuvent être intéressées par des logements accessibles, un cadre rassurant et des espaces favorisant le lien social pour lutter contre l’isolement. La deuxième catégorie regroupe les personnes engagées dans le processus de perte d’autonomie. Celles-ci nécessitent une aide régulière. Enfin, le troisième groupe est constitué de personnes à l’autonomie restreinte, ayant besoin d’une aide aux tâches du quotidien mais pas d’un soutien médical continu.

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