Développer des services aux seniors : avec quelles priorités ?
Principaux enseignements de l’étude
Dans sa méthode elle-même, l’étude démontre l’importance d’aller-vers les locataires. En effet, celle-ci a reposé sur 1500 visites individuelles et plus de 25 ateliers collectifs organisés pendant un an auprès de +600 locataires dans 6 départements, afin de recueillir leurs besoins, leurs perceptions. « Cette démarche d’écoute était nécessaire, raconte Perrine Lablanche, chargée d’animation pour le projet*. Nécessaire pour (se) rendre compte des conditions de vie des seniors dans leur logement, pour dépasser les idées reçues sur le maintien à domicile. Nombre de seniors ont parfois peur de gêner, ne veulent pas demander. Nous avons reçu un bon accueil lors de l’étude, les personnes se sentent considérées par leur bailleur ».
« Ce lien social est primordial quand on sait qu’un tiers des locataires reçoit des visites 1 à 2 fois par mois ou moins » souligne Safaâ Amarouch, pilote du projet à l’USH CVL. Au-delà de la lutte contre l’isolement, une priorité, l’étude montre l’importance d’accompagner les aidants. « Leur rôle tend à être banalisé alors qu’il faut le rendre de plus en plus lisible, prévenir leur épuisement, ils représentent une ressource essentielle ». Autre priorité : améliorer l’information aux seniors sur leurs droits. « Une grande part ne sait pas à quelles aides ils peuvent accéder et ont besoin d’être accompagnés, rassurés dans leurs démarches administratives, notamment quand ils doivent utiliser le numérique ». L’étude pointe aussi d’autres besoins comme aider à l’entretien du logement ; soutenir la mobilité, notamment en territoire rural ; faciliter l’accès aux soins. Le tout avec des solutions accessibles économiquement aux locataires. Plus globalement, « accompagner le bien-vieillir ne se résume pas à tel ou tel service, conclut Safaâ Amarouch, c’est bien une réflexion globale s’appuyant sur les besoins des personnes dans leur territoire, qui permet de développer des réponses adaptées ».
Se lancer dans des actions de services ?
Directrice de l’USH CVL, Mina Ineflas poursuit : « La problématique du vieillissement nécessite une mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux, nous devons nous engager collectivement. Cette journée est l’occasion de partager les besoins, des exemples de services, les bonnes pratiques, les questions posées, et aussi les pistes de partenariat entre bailleurs, collectivités, associations et sociétés de service ».