"Bien-vieillir chez soi" : orientations R&D soutenues par l’Union Européenne
Innovations technologiques et nouveaux services
La recherche européenne sur les maisons intelligentes se focalise sur l’intégration de systèmes de contrôle à distance (thermostats, détection de chutes, etc.). Comme l’a montré le projet Istay@home conduit par Le Foyer Rémois, les installations proposées dans ce cadre sont bien perçues par leurs utilisateurs. Toutefois, le modèle de financement a besoin d’être adapté à des publics aux ressources modestes. Notons aussi que, pour garantir leur faisabilité technique, les systèmes intelligents doivent être intégrés en phase conception dans les projets de construction ou rénovation. Restent ouvertes les questions de responsabilité juridique des différentes parties prenantes en phase exploitation.
Des plateformes web d’informations et d’échanges se développent pour accompagner le bien-vivre des séniors. Elles facilitent la communication entre le résident et son réseau : proches, aidants, professionnels du secteur médico-social. Certains bailleurs sociaux français utilisent d’ores et déjà ces plateformes pour communiquer avec leurs locataires seniors - exemple : IsèreADOM. En lien avec la e-santé, ces plateformes pourraient à l’avenir faciliter le retour à domicile de personnes après un accident, une hospitalisation ou dans le cas d’une maladie chronique. L’UE soutient ce type de projets R&D pour rendre le partage de données sensibles des patients, plus rapide et sécurisé (enjeu numérique). Il s’agit aussi de faciliter l’intervention physique des professionnels de santé dans les logements (enjeu de conception des unités d’habitation).
Par ailleurs, la R&D européenne explore la piste des robots. Pourvu qu’elles soient acceptées par les séniors, ces aides à domicile stimulent la mémoire de personnes âgées grâce des jeux cognitifs, ou rappellent au résident des tâches à réaliser (Paro, Alfred).
Les bailleurs sociaux peuvent se positionner sur ces sujets selon leur propre stratégie et dynamique territoriale.
Vers des séniors plus actifs
Renforcer la sensibilisation à un style de vie actif et sain à tous les âges est une préconisation de L’Union Européenne. Et ce, particulièrement après le 50ème anniversaire afin de prolonger l’activité professionnelle des personnes et de prévenir les accidents liés à l’âge. Cette vision du "vieillissement actif" développée par l’Organisme Mondial de la Santé promeut la continuité d’activités physiques, intellectuelles, sociales voire économiques et de production pour les séniors.
Parmi les pistes concrètes encouragées par l’U.E : le développement des "Universités ouvertes à tous les âges", le soutien à l’Entreprenariat des plus âgés, le lancement de plateforme professionnelle intergénérationnelle. Elles visent à favoriser l’employabilité des séniors, tout en valorisant leur expérience.
Des bailleurs s’inscrivent d’ores et déjà dans cette démarche du "vieillissement actif". Parmi eux, les bailleurs municipaux suédois, qui proposent des logements et résidences adaptés, couplés à une offre télécom très performante, à des publics non retraités dès 55 ans. En France, les bailleurs sociaux labellisés Habitat Senior Services® développent également une offre de logements adaptée (spécialisée ou intergénérationnelle), associée à l’organisation d’activités (mémoire, gym douce, etc.), sans toutefois cibler une population active.
L’Union Européenne voit dans la silver economy de nouvelles opportunités de développement pour les territoires. Les exemples cités ici, de même que l’expérience des bailleurs sociaux engagés dans Habitat Senior Services®, démontrent qu’il est possible de transformer ces initiatives R&D au service des séniors en leviers pérennes de croissance, tant pour les bailleurs que pour les territoires.
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