OPAC de l’Oise : 10 ans d’engagement pour un habitat senior de qualité

Avec plus de 32 000 logements répartis sur 237 communes du département, l’OPAC de l’Oise est un acteur incontournable du logement social dans le territoire. Depuis dix ans, l’organisme est engagé dans la démarche Habitat Senior Services® pour répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante. Rencontre avec Vincent Peronnaud, Directeur Général.
Anne-France Alquier, Responsable Prévention sociale, et Vincent Peronnaud, Directeur Général

Une prise de conscience portée par le terrain

L’engagement de l’OPAC de l’Oise dans la démarche Habitat Senior Services® est né d’un constat très concret. « À l’époque, nos équipes de proximité constataient de plus en plus de demandes d’adaptation de salles de bain. Par ailleurs, la part des locataires de plus de 60 ans passait de 20 à 30 %. Il était clair que nous ne pouvions plus continuer à bricoler », explique Vincent Peronnaud.

Cette réalité sociale, observée par Jean Diaz, alors directeur du développement social, a poussé l’organisme à se questionner : comment structurer une réponse adaptée et cohérente ? « Nous avons pris conscience qu’il nous fallait une méthode, une grille d’analyse, et que des labels comme HSS pouvaient nous aider à y voir plus clair. »

Le besoin des locataires a donc été le moteur de l'engagement, dans une optique de transformation de fond des pratiques.

Une stratégie intégrée et ambitieuse

Pour l’OPAC de l’Oise, intégrer le label HSS s’inscrit dans une stratégie globale tournée vers l’entretien du patrimoine et la réponse aux besoins évolutifs des locataires.

« Quand 30 % de nos locataires sont âgés, il devient incontournable de proposer une offre de logements adaptés », souligne Vincent Peronnaud.

Dès le départ, l’ambition a été forte, même si des contraintes économiques ont ralenti la production, notamment en réhabilitation et en construction neuve. Malgré cela, les résultats sont au rendez-vous, avec une perspective de 3000 à 3500 logements HSS à court terme.

« La transformation globale de notre parc est en bonne voie. HSS est devenu une brique naturelle de notre stratégie patrimoniale », ajoute-t-il.

Des défis humains plus que techniques

Sur le plan technique, la mise en œuvre du label n’a pas posé de problèmes majeurs. Quelques ajustements ont été nécessaires, notamment en signalétique, mais sans difficultés majeures.

En revanche, « le vrai défi, c’était l’humain », explique Vincent Peronnaud. « Il a fallu embarquer toutes les équipes, les convaincre de la pertinence de la démarche. Heureusement, nos collaborateurs sont naturellement bienveillants et concernés. »

L’enjeu principal a été de trouver les bons partenaires pour proposer des services de qualité. « Nous avons tâtonné au départ, notamment sur les animations et les relais associatifs. Certaines expériences n’ont pas fonctionné, comme les parties communes confiées aux CCAS. Mais avec des associations, ça marche mieux. Ce qui fonctionne, c’est un modèle pérenne, hybride, cofinancé par la collectivité ou les locataires. »

Des besoins qui évoluent avec la société

L’OPAC n’a pas observé de demandes majeures de réintervention sur les logements. Toutefois, certaines contraintes techniques, comme les seuils de douche ou les fuites, ont posé problème ponctuellement.

« Globalement, les besoins évoluent peu, mais les locataires sont un peu plus exigeants. On observe une plus grande sensibilité aux coûts des charges ou au confort thermique en été », note Vincent Peronnaud.

Des partenariats locaux au cœur du dispositif

Le choix des partenaires repose sur leur ancrage local et leur expertise. « Nous sélectionnons des structures qui connaissent bien le terrain, comme l’Armée du Salut à Saint-Maximin, sur proposition du maire. »

Ces partenaires sont essentiels à la réussite des projets et à l’animation des résidences.

Un levier essentiel pour le quotidien des locataires

Les partenariats permettent d’enrichir la vie quotidienne des résidents. Ils contribuent à créer du lien social, à organiser des animations et à renforcer l’accompagnement humain. Les animations et la présence des gardiens sont particulièrement plébiscitées. L’association d’insertion créée par l’OPAC participe également à l’entretien et aux petits travaux.

Des retours très positifs

Le bouche-à-oreille fonctionne et génère une demande croissante, y compris de la part de locataires d’autres bailleurs. Les retours sont excellents, notamment sur l’implication des gardiens et les animations. Les locataires expriment un attachement fort à cette proximité humaine.

Une reconnaissance croissante des collectivités

Certaines collectivités ont découvert le label HSS avec enthousiasme. Sur les 237 communes partenaires, toutes ne sont pas encore sensibilisées, mais celles qui ont été impliquées saluent l’initiative. Cela a contribué à renforcer les relations institutionnelles.

Bilan et perspectives

« Il faut bien estimer ses besoins et réfléchir à la pertinence territoriale », conseille Vincent Peronnaud à tout bailleur souhaitant s’engager. « Il ne faut pas surestimer les capacités mais viser le long terme. Et surtout, ne pas s’arrêter aux aspects financiers : techniquement, cela ne coûte pas cher. Ce qui compte, c’est d’installer des relais locaux et de penser au financement pérenne des services. »

L’OPAC entend poursuivre la dynamique : chaque opération de réhabilitation est désormais analysée à travers le prisme HSS. Le label a également ouvert la voie à une réflexion sur le handicap, en lien avec les ergothérapeutes.

La particularité de l’OPAC ? « Avoir mis en place une stratégie ambitieuse dès le départ, avec une volonté de mobilisation collective. Tous les collaborateurs ont été formés, et le projet couvre l’ensemble du territoire », conclut-il.

Pour en savoir davantage sur l'OPAC de l'Oise : https://www.opacoise.fr/