Dernière ligne droite pour le projet BECA

L'avant dernier meeting du projet BECA s'est tenu les 26 et 27 Septembre dernier à Prague. Le consortium s'est réuni pour faire le point sur les avancées du projet et planifier les dernières étapes avant la fin de l'aventure, en décembre 2013. Pour DELPHIS, en charge de la communication du projet, c'est l'occasion de réaliser un point d'étape des connaissances et des questionnements concernant le comptage intelligent dans le parc social.
Meeting du projet BECA à Prague

Pour rappel, le projet BECA a pour objectif de tester et d'évaluer la façon dont les compteurs intelligents (smart meters) permettent de réaliser des économies d'énergie, pour le bailleur comme pour les locataires . Le projet se déroule sur le patrimoine de 7 bailleurs sociaux européens, représentant 7 pays différents. http://beca-project.eu/

Schématiquement, les applications possibles du comptage intelligent se classent en deux catégories: la première catégorie concerne les services aux bailleurs (suivi des consommations de leurs locataires, repérage des fuites...) tandis que la seconde catégorie s'intéresse aux services rendus aux locataires. Un portail web relié à différents capteur dans le logement permet aux locataires de suivre leurs consommations (énergie et eau) en quasi temps réel. D'après plusieurs études internationales, ce "télé affichage" des consommations pourrait permettre de réduire les consommations jusqu'à 15%.

Les résultats des projets menés en dans le parc social et public Européen tendent cependant à nuancer ces résultats. Le projet eSESH, mené sur 5 000 résidents du parc social européen, dans 6 pays différents affiche des économies moyennes variant entre 9% (chauffage) et 6% (eau froide et électricité).

De plus, les résultats entre les sites pilotes semblent extrèmement variés. Alors que dans certains immeubles, des économies de l'ordre de 20% peuvent être réalisées, dans d'autres, l'introduction de smart meter et de systèmes de télé affichage n'a aucun effet sur les consommations.

Comment expliquer la différence entre les économies prévues et celles réalisées ?

D'une part, les locataires du parc social sont déjà très attentifs à leurs charges énergétiques, avec ou sans smart meter. La marge d'économie potentielle serait donc limitée. A titre d'exemple, un bailleur français a calculé que les locataires d'un de ses immeubles consommaient, avant l'instalation de l'équipement technique, 23% moins d'électricité que la moyenne nationale, et 41% moins d'eau. 

L'autre facteur explicatif tient en l'utilisation relativement faible du portail web de télé affichage par les locataires. Là encore, les résultats sont très varialbles en fonction des sites pilotes mais ,en moyenne, on peut estimer que moins de 10% des locataires se connecteront au site web pour suivre régulièrement leurs consommations. Pour atteindre des économies d'énergies, un accompagnement humain poussé (type coach énergétique) semble donc indispensable. 

Ces résultats relancent le débat sur les business model du smart meter. A l'heure actuelle, rien ne prouve que les économies d'énergies réalisées seront suffisantes pour compenser les coûts de l'équipement et de l'accompagnement humain. Devant ce constat, tous les acteurs de la chaîne du smart meter (fournisseur d'énergie et de services TIC) tentent d'ajuster leurs offres et produits au plus près des besoins.